jeudi 22 juillet 2010

Douglas Harding


Douglas Harding est né en 1909 dans l'Est de l'Angleterre et décédé le 11 janvier 2007 à Nacton. Après des études d'architecte, il exerce ce métier dans lequel il connaît rapidement le succès.
Mais son véritable intérêt se trouve dans la quête de soi; il veut répondre à la question « Que suis-je?». Douglas cherche des réponses dans la science, la philosophie et la spiritualité. Il conclut alors que l’homme ne constitue pas un individu autosuffisant, isolé dans l’univers, mais qu’il est au contraire contenu dans une hiérarchie composée de couches toutes imbriquées les unes dans les autres et interdépendantes ; l’homme dépend de ses cellules, qui elles-mêmes dépendent des atomes, puis des particules ; au-dessus de lui, l’homme pour son existence dépend de la société, puis de la terre, du soleil , de la galaxie, etc...

En 1943, grâce à un dessin du philosophe et physicien Ernst Mach, il réalise sa vraie nature, en voyant qu’au-dessus de ses épaules il n’y a rien, personne, pas d’observateur mais un Espace vide et conscient. Le dessin qu'il a réalisé montre en effet que, au-dessus de nos épaules, là où nous placions en imagination une tête, nous ne voyons rien, et que l’espace qui aurait du être occupé par un propriétaire –moi, en tant qu’individu humain- est en fait absolument vide, dépourvu de la moindre chose. L’observateur du monde n’est pas une petite tête, mais au contraire une Infinie Vacuité contenant le monde tout entier.
Depuis lors, Douglas Harding a mis au point un ensemble d'exercices, publié de nombreux livres et animés des centaines d'ateliers sur la planète. 
Source du texte : Wikipedia
Site en français : Vision sans tête


Bibliographie (en français) :
- La Troisième voie, Les Editions du Relié, 2000, réed. Albin Michel, 2005
- L'immensité intérieure. Redécouvrir notre nature originelle, L'Originel / Accarias, 2002
- Les religions du monde, L'Originel / Accarias, 1999
- La Science de la 1ère Personne, Éditions Dervy, 1998
- Le petit livre de la vie et de la mort, Éditions Dervy, 1997
- Le Procès de l'Homme qui disait qu'il était Dieu, Les éditions du relié, 1996
- Renaître à l'évidence, Le Courrier du Livre, 1995
- Vivre sans stress — L'accès direct à votre paix intérieure, L'Originel / Accarias, 1994
- Vivre Sans Tête, Le Courrier Du Livre, 1978


Extrait de
Vivre sans tête :

Le plus beau jour de ma vie — ma nouvelle naissance en quelque sorte — fut le jour où je découvris que je n’avais pas de tête. Ceci n’est pas un jeu de mots, une boutade pour susciter l’intérêt coûte que coûte. Je l’entends tout à fait sérieusement : je n’ai pas de tête.

Je fis cette découverte il y a dix-huit ans, lorsque j’en avais trente-trois. Tombée soudainement du ciel, elle répondait néanmoins à une recherche obstinée pendant plusieurs mois, j’avais été absorbé par la question : qu’est-ce que je suis ? Que cette découverte se soit produite lors d’une promenade dans les Himalayas importe peu ; c’est pourtant, dit-on, un lieu propice à des états d’esprit supérieurs. Quoi qu’il en soit, ce jour très clair, très calme, et cette vue du haut de la Crête où je me trouvais, par-delà les brumes bleues des vallées, vers la plus haute chaîne de montagnes du monde, avec parmi ses cimes enneigées le Kangchenjunga et l’Everest, voilà sans doute ce qui rendit cette scène digne de la vision la plus haute.


Il m’arriva une chose incroyablement simple, pas spectaculaire le moins du monde : je m’arrêtai de penser. Un état étrange, à la fois alerte et engourdi, m’envahit. La raison, l’imagination et tout bavardage mental prirent fin.


Pour la première fois les mots me firent réellement défaut. Le passé et l’avenir s’évanouirent. J’oubliais qui j’étais, ce que j’étais, mon nom, ma nature humaine, animale, tout ce que je pouvais appeler mien. C’était comme si à cet instant je venais de naître, flambant neuf, sans pensée, pur de tout souvenir. Seul existait le Maintenant, ce moment présent et ce qu’il me révélait en toute clarté. Voir, cela suffisait. Et voir quoi ? Deux jambes de pantalon couleur kaki aboutissant à une paire de bottines brunes, des manches kaki amenant de part et d’autre à une paire de mains roses, et un plastron kaki débouchant en haut sur… absolument rien ! Certainement pas une tête.





Je découvris instantanément que ce rien, ce trou où aurait dû se trouver une tête, n’était pas une vacuité ordinaire, un simple néant. Au contraire, ce vide était très habité. C’était un vide énorme, rempli à profusion, un vide qui faisait place à tout – au gazon, aux arbres, aux lointaines collines ombragées et, bien au-delà d’elles, aux cimes enneigées semblables à une rangée de nuages anguleux parcourant le bleu du ciel. J’avais perdu une tête et gagné un monde. Tout cela me coupait littéralement le souffle. Il me semblait d’ailleurs que j’avais cessé de respirer, absorbé par Ce-qui-m’était-donné : ce paysage superbe, intensément rayonnant dans la clarté de l’air, solitaire et sans soutien, mystérieusement suspendu dans le vide, et (en cela résidait le vrai miracle, la merveille et le ravissement) totalement exempt de « moi », indépendant de tout observateur. Sa présence totale était mon absence totale, de corps et d’esprit. Plus léger que l’air, plus translucide que le verre, entièrement détaché de moi-même, je n’étais nulle part à la ronde.

Pourtant, malgré la qualité magique et surprenante de cette perception visuelle, il ne s’agissait ni d’un rêve, ni d’une révélation ésotérique. Plutôt l’inverse : un éveil soudain qui m’arrachait au sommeil de la vie ordinaire, la fin d’un rêve, une réalité qui rayonnait de sa propre lumière, et pour la première fois lavée de la pensée qui obscurcit. C’était la révélation tant attendue de l’évidence même, un moment de clairvoyance dans l’histoire confuse de ma vie. Je cessais d’ignorer une chose que (depuis ma plus tendre enfance, en tout cas) je n’avais pu voir, égaré par trop d’occupations ou de faux-fuyants. C’était une attention nue, sans jugement, à une réalité qui n’avait pas cessé de me « dévisager » mon absence totale de visage. Bref, tout cela était parfaitement simple, ordinaire et direct, au-delà du raisonnement, de la pensée, et des mots. En dehors de l’expérience elle-même ne surgissait aucune question, aucune référence, seulement la paix, la joie sereine, et la sensation d’avoir laissé tomber un insupportable fardeau.

Introduction par Wei Wu Wei (absent de l'édition française) : 3e millénaire


Source de l'image : Vision sans tête













Vidéos de Richard Lang sur l'enseignement de Douglas Harding :























Voir aussi : José Le Roy, Franck Terreaux

 

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