mardi 7 septembre 2010

Marigal

Quelques heures dans un "état de grâce" inattendu furent le point de départ d'une quête personnelle qui, jusque-là restée à l'arrière-plan, prenait soudain une forme concrète.    
Des études scientifiques et quelques années dans un laboratoire de recherche la confirment dans cette direction, tout en lui démontrant par là-même les limites de la science. Cette recherche dépasse alors le plan personnel pour s'ouvrir sur une vision générale de l'homme et du monde, et rejoindre ce qui lui apparaît être une Connaissance de tous les temps.
Bien que n'appartenant à aucune tradition spirituelle reconnue, Marigal apporte un nouveau souffle, un autre éclairage sur cet éveil qui donne à la vie toute la plénitude de son sens
Source du texte et site officiel : Marigal


Bibliographie : 

- Voyage vers l'insaisissable, Ed. Almora, rééd. 2010

Un dimanche d’automne à la campagne, quelques amis sont à la maison et, le repas terminé, certains se préparent à faire une promenade dans les bois, d’autres à passer l’après-midi à bavarder devant le feu de cheminée. Je suis dans la cuisine pour effectuer quelques rangements avant de les rejoindre lorsque, soudain, je prends conscience que quelque chose est changé, différent. Tout est net, clair, limpide, immédiat, comme si un voile avait été enlevé, comme si une vitre avait disparu. Je n’ai plus l’impression de regarder autour de moi, le centre du regard a disparu, « je » ne suis plus dans le regard. Les autres, le monde qui m’entoure, le personnage que je suis participent d’une même vie, d’une même substance, sans séparation, sans rupture, dans un même mouvement fluide et harmonieux. Les gestes coutumiers se déroulent d’eux-mêmes, simples, faciles, portés par le silence intérieur intensément présent. Silence et amour infini qui émane de sa propre nature, irradie de lui-même et de toute chose. L’apparence du monde n’a pas changé, mais le monde vit autrement, habité par ce silence et cet amour qui sont le cœur de toute chose et de toute vie. Le personnage (que je suis) n’a pas changé, mais « je » n’est plus dans le personnage, remplacé par ce silence et cet amour qui rayonne et chante à l’infini. J’en suis totalement abasourdie. Je ne comprends pas ce qui a pu se passer : comment l’esprit, sans se diviser, peut-il aller dans deux directions différentes, se rejoindre lui-même et se retrouver UN, Infini à l’infini, béatitude dans la lumière ?

Et pourtant, c’est tout à fait clair, aussi simple et évident que d’ouvrir et fermer les yeux. 
Cela dure quelques minutes ou quelques heures, et j’essaie de comprendre ce qui se passe, de sentir la manière dont je fonctionne dans ces moments-là. 
(...)
Source du texte et suite de l'interview : Nouvelle Clé



Parler de l’Unité c’est essayer de donner corps à la mesure de l’Un. Parler de l’Un, c’est dire l’indicible, limiter l’infini, cerner le sans mesure, rendre intelligible le mystère. L’Un se vit dans le silence, mais ne peut être dit. Pourtant nombre de ceux qui ont rencontré l’Un, se sont fondus en lui – devenus Un – ont tenté de l’évoquer.
Ineffable, inconnaissable, insaisissable, il n’est ni ceci ni cela. Il ne possède aucune propriété, et non plus leur négation… au delà de tout attribut, privé de forme, sans contenu, il a le vide pour substance… c’est la simplicité ultime.

« On regarde et ne voit rien, on l’appelle l’invisible - on écoute et n’entend rien, on l’appelle l’Inaudible - on palpe et n’atteint rien, on l’appelle l’imperceptible » (Lao Tseu)

Simplicité ultime… Vide de substance, en même temps substantifié de vide… Infini, il n’a ni commencement ni fin … Sans limite, il transcende le temps et l’espace… Il est partout et nulle part, et il n’est nulle part où il ne soit… «Sans référence, sans qualité, sans contenu et à la fois intrinsèquement potentiel, vivant, créatif. Le cœur du monde, l’origine, la floraison et le vide de tous les phénomènes... »
L’Un fait les pleins et les vides – sans être ni plein ni vide, il est l’Acte du monde qui s’accomplit spontanément. Mouvant, créatif, à l’origine de tout mouvement, il est germe de Vie… Bien qu’à jamais inchangé, il est mouvement perpétuel ; il intègre le devenir, l’histoire, la multiplicité, la vie du monde dans sa diversité.
Bien que vide, il contient tous les possibles en les déployant dans un seul et même mouvement et en un même instant. Son mode d’être est la spontanéité. Parce que sans forme, il peut revêtir toutes les formes et parce que tout englobant, les myriades d’êtres et d’événements sont englobés par lui : le vide et sa manifestation, la nature profonde et ses effets, le principe et sa fonction.
On ne peut en parler, car il est en amont de la parole, mais on ne peut le taire non plus.

« Parce qu’on peut en parler, on ne peut dire qu’il na pas de réalité ; parce qu’on ne peut pas en parler, on peut dire qu’il est non existence. Il faut simplement savoir que lorsqu’on en parle, il n’est qu’une façon de dire, qu’un ‘nom’, et non pas quelque chose, encore moins quelqu’un. Si donc on en parle, il faut savoir que c’est ‘ du point de vue des êtres’ » (Chouang Tseu)

Nombreux parmi ceux qui ont témoigné de leur recherche, ont accordé une grande part à la méditation, à la contemplation intérieure, tourné leur regard vers l’intérieur pour accéder à l’origine de leur être, à travers l’écheveau sans fin des pensées, des émotions, des sentiments, pour dénouer les nœuds de nos énergies physiques et mentales agglutinées.
Et qu’ont-ils trouvé ?
RIEN, Rien – "pas quelque chose" Rien-vide. Rien absence de toute chose…
« C’est là mais il n’y a pas quelque chose, "pas quelque chose" tout proche et totalement sans référence, sans qualité, sans contenu, à la fois intrinsèquement potentiel, vivant, créatif, déconcertant, insaisissable, inexprimable, indicible. Mais "c’est ça" - Tout est là. Le cœur du monde, l’origine, la floraison et le vide de tous les phénomènes, la concrétude de l’instant…
C’est la Vision. Vision de l’Un en lui-même, par lui-même. Vision qui est silence, contemplation muette.
La vision voit le Vide, voit la mise en mouvement du Vide, voit l’interpénétration du Vide et des formes. C’est là le secret du monde et de tous les phénomènes. Un secret à vivre, à explorer, à devenir. 

Extrait de Voyage vers l'insaisissable. 

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