jeudi 21 avril 2011

Henri Le Saux ou Abhishiktananda



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Henri Le Saux (qui adopta le nom indien de Abhishiktananda), né le 30 août 1910 à Saint-Briac (France) et mort le 7 décembre 1973 à Indore (Inde) est un moine bénédictin breton, figure mystique du Christianisme indien, qui contribua beaucoup au dialogue entre le christianisme et l'hindouisme.
Après des études au séminaire de Rennes, il entre à 19 ans à l'abbaye bénédictine de Sainte-Anne de Kergonan, qui dépend de la congrégation de Solesmes. Ordonné prêtre en 1935, il assure les fonctions de bibliothécaire et de professeur avant d'être mobilisé en 1939. Fait prisonnier en 1940, il réussit à s'évader.
En 1945, il entre en contact avec l'abbé Jules Monchanin, qui s'est consacré à l'étude de l'Inde et des liens entre le christianisme et la spiritualité indienne. En 1948, Henri Le Saux rejoint Jules Monchanin en Inde. Ensemble, les deux hommes fondent en 1949 un ashram au lieu dit Shantivanam (« le bois de la paix »), sur les rives du fleuve Kâverî. L’ashram est dédié au Saccidânanda, c'est-à-dire, selon les Upaniṣad, au Brahmâ, Être, Pensée, Béatitude. Les deux ermites préparent ainsi la venue d’une spiritualité authentiquement indienne de la sainte Trinité.
Après s'être rendu en 1949 au pied de la montagne de Shiva Arunachala (à environ 100 km à l'ouest de Pondichéry) en compagnie du père Jules Monchanin et avoir rencontré Ramana Maharshi, Henri Le Saux est profondément bouleversé et cherche à entrer plus profondément dans la compréhension du mystère de l'Inde sans pour autant renoncer à sa foi chrétienne. Un intense débat intérieur, un combat s'engage en lui entre sa part chrétienne et occidentale et sa part indienne : il écrit, dans son journal La montée au fond du cœur quelques poèmes qui témoignent de ces questionnements.
Après avoir un certain temps résidé comme ermite sur la montagne d'Arunachala, Henri Le Saux - qui a pris, après sa rencontre avec un maître spirituel tamoul Gnanananda, le nom d'Abhishiktananda - commence une vie d'errance (il visite alors de nombreux couvents et fréquente des rencontres interreligieuses) une partie de l'année et une vie d'ermite dans la région de Rishikesh,aux pieds de l'Himalaya, le restant de l'année. Il entretient également une riche correspondance avec de nombreuses personnalités.
Il meurt en 1973 après avoir, selon les très brefs textes qui nous sont restés de cette époque et que l'on trouve dans La montée au fond du cœur, vécu une expérience d'union à Dieu. Il est enterré à Indore, en Inde.
Source du texte : wikipedia

Autre biographie détaillée : association Henri Le Saux

"Ma crise cardiaque ne fût que la toile de fond d'un temps spirituel merveilleux...Je n'ai que le souvenir d'une Joie intense... et de 2 semaines passées au lit... vie et mort ne sont pour moi désormais que des situations existentielles...
Je sais maintenant que l'Upanishad est vraie...c'est l'entrée dans la Lumière Suprême...l'Atman...c'est la Félicité...c'est Brahman..."


Bibliographie :
- Ermite du Saccidananda. Ed. Caterman, 1956.
- Sagesse hindoue, mystique chrétienne : du Védanta à la Trinité, Ed. Centurion, 1965
- La rencontre de l'hindouisme et du christianisme, Ed. du Seuil, 1966
- Une messe au source du Gange, Ed. du Seuil, 1967
- Gnanananda : un maitre spirituel en pays Tamoul, Ed. Présence, 1970
- Eveil à soi, éveil à Dieu : essai sur la prière, Ed. Présence, 1986.
- Souvenir d'Arunachala : récits d'un ermite chrétien en terre hindoue, DDB 1978.
- Initiation à la spiritualité des Unpanishads, Ed. Présence, 1979.
- Intériorité et révélation, Ed. Présence, 1982.
- La montée du fond du coeur, Ed. Oeil, 1986.
- Ecrits choisis, par Marie-Madeleine Davy, Ed. Albin Michel, 1991.
Etudes :
Marie Madeleine Davy, Henri Le Saux, passeur entre deux rives, Ed. Albin Michel.

Harry Oldmeadow, Henri Le Saux, christianisme et spiritualité indienne. Ed. Almora, 2010.

James Stuart, Le bénédictin et le grand éveil, Ed. Maisonneuve.
Jacques Dupuis, Jésus-Christ à la rencontre des religions, Desclée, Paris, 1994.
Gozier (A.), Le père Le Saux à la rencontre de l’hindouisme, Ed du Centurion, Paris, 1982.
Jean Mouttapa, Religions en dialogue, Albin Michel, 2002
Jean Sulivan, Le plus petit abîme, Gallimard, 1965



Arunachala

J'étais venu en Inde pour Te faire connaître à mes frères hindous, et c'est Toi Jésus qui T'es fait connaître à moi ici par leur entremise, sous les traits bouleversants d'Arunâchala !




Arunachala, guru impitoyable
qui me sevras de tout ce que j'aimais jusque là
de tout ce que je savourais jusque-là
de tout sur quoi je m'appuyais jusque-là
les choses de ce monde
comme les choses de l'autre
et me laissais suspendu
libre et nu
dans l'esseulement du Kévala (nudité de l'acte d'être)
en plein milieu du gouffre
au sein du fond
Ton coeur, ô Arunâchala !


Henri Le Saux, Arunachala


O mon Aimé, pourquoi T'es Tu caché 
sous les traits de Shiva et d'Arunachala ...de Ramana le Rishi...
pour me donner Ta Grâce...
Est-ce là Ton jeu divin?
Tu prends toutes les formes
et Tu Te joue de nous
car Tu veux qu'on Te cherche...
au-delà de toutes formes !
Car il n'est pas de forme au monde qui ne soit Tienne
qui ne Te cache à l'ignorant
et qui ne Te révèle à celui qui sait !


Ce que dit le guru jaillit du coeur même du disciple ce n'est pas un autre qui parle...ce n'est pas l'accueil en esprit de pensées qui viendraient d'ailleurs et seraient transmises par le truchement des sens...
Quand les vibrations de la voix du Maître parviennent à l'oreille du disciple, quand son regard perce le sien... c'est du dedans même de soi... de l'espace enfin découvert de son propre coeur qu'éclosent les pensées qui se révèlent à lui même..
(...) alors le disciple peut dire au Maître :
"Tu nous as fait passer sur l'autre rive
au-delà du non savoir..."

Quand l'homme a pu saisir ce dedans, ce fond sans fond, toute conception, pensée, réflexion se retirent...le Moi aussi s'éclipse...
comment aurais-je le droit de dire moi, moi ?
Je ne peut dire Moi sans T'affirmer Toi, la source de mon Moi...Toi seul peut dire Moi !

Cherche Dieu jusqu'à ce que tu Le trouves
au delà de toute pensée de Lui et de tout sentiment de Lui
au delà de la pensée que tu as de Son impensabilité
au delà du sentiment que tu as de Son " inexpérimentabilité"
Et pour chercher Dieu cherche toi toi même
au delà du sujet dont tu as conscience qu'il perçoit, qu'il sent, qu'il pense
au delà du sujet qui a conscience qu'il se perçoit, qu'il se sent, qu'il se pense soi-même
Tant que tu auras encore conscience de toi tu ne te seras pas atteint toi-même
Tu es aussi loin de toi que Dieu est loin de toi
Dieu est aussi proche de toi que tu es proche de toi même
Dieu est aussi loin de toi au dedans de toi qu'il est loin au dehors de toi
Parcours le champ des étoiles, dépasse les galaxies et tu n'auras pas encore atteint Dieu
Le Ciel de Dieu est au delà de tous les cieux que peut atteindre l'homme par les sens ou sa raison
Le Mystère que tu portes en toi est lui aussi au delà de toutes les galaxies que peut parcourir ton esprit
Dieu est aussi transcendant à toi quand tu le regardes au dedans que lorsque tu le regardes dehors et tout autant inaccessible

Il n'y a pas de place en moi pour Dieu et pour moi à la fois.
S'il y a Dieu, je ne suis pas
S'il y a moi comment Dieu pourrait-il être ? 
Dilemme de l'homme qu'il faut que lui ou bien Dieu disparaisse.
Il n'y a que Toi au fond de moi, 
Toi au fond de tout. (...)
Source : rmitte 













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