samedi 7 mai 2011

14 x 8000


Erhard Loretan (né le 28 avril 1959, mort le 28 avril 2011) est un alpiniste et guide de haute montagne suisse.
Il est le troisième alpiniste à avoir gravi les 14 sommets de plus de huit mille mètres après Reinhold Messner et Jerzy Kukuczka. Avec Jean Troillet pour 10 d'entre elles, ces ascensions ont été faites sans oxygène et en style alpin, très léger et rapide.
Durant l'hiver 1986, avec André Georges, il enchaîne en 18 jours la « couronne impériale » autour de Zermatt, 41 sommets dont 33 de plus de 4 000 m.
Le 12 février 2003, il est condamné à 4 mois de prison avec sursis pour avoir causé la mort de son bébé en le secouant trop fort.
Il meurt le 28 avril 2011, jour de ses 52 ans, lors d'une course avec une cliente sur le Grünhorn dans le canton du Valais en Suisse.
Source du texte : wikipedia
Sommets de 8000 mètres : wikipedia


Bibliographie :
- Les 8000 rugissants, éditions La Sarine, Fribourg, 1996.
- Himalaya, regards, 1997
Site de ses compagnons de cordée : Andre Georges / Jean Troillet
En ligne :

Respirer l'odeur du ciel (Vidéo de la TSR)
TSR (Télévision Suisse Romande)
Articles de la TdG (Tribune de Genève) / Le Matin
Emission Racine, 1996
Article de Libération, 1995


Bonjour la grimpe, adieu la vie !
Quel âge est-ce que je peux bien avoir ? Nous sommes dans les années soixante. J'ai sept ans ? Dix ans ? Je suis suspendu aux branches de l'arbre qui a eu la bonne idée de pousser juste à côté de la maison. Je sais bien qu'en ce moment, quelques mètres au dessus de la rue, je m'applique à mériter mon surnom : les autres m'appellent le singe. Ils espèrent ainsi rabaisser celui qui s'élève et qui ajoute une nouvelle dimension à sa vie. Près de trente ans plus tard, j'ai encore en mémoire ce sentiment de bien-être qui accompagnait chacune de mes fugues aériennes : depuis toujours, je ne me suis jamais senti aussi bien sur cette planète que lorsque je me rapprochais du ciel. Une fois au somme de l'arbre, on regarde autour de soi. Et l'on s'aperçoit que ce sommet culmine au dessus d'un monde provisoire. Plus haut, il y a les montagnes. (...)
Extrait de : Les 8000 rugissants.




Le décès d’Erhard Loretan survenu jeudi provoque une onde de choc au sein de la communauté des alpinistes. Une modeste arête du Grünhorn, dans le Haut-Valais, aura eu raison de ce grimpeur d’exception qui fut le troisième homme à gravir tous les sommets de 8000 mètres sur Terre.

L’émotion est aussi vive que le célèbre alpiniste était reconnu, respecté, admiré. Il y a, bien sûr, ses qualités humaines, unanimement appréciées: discrétion absolue, modestie infinie, honnêteté à toute épreuve. Mais ce que le monde de la grimpe retiendra avant tout d’Erhard Loretan, c’est son style inédit. Bien qu’il s’en soit toujours défendu, l’homme a révolutionné la manière d’aborder les plus hauts sommets. Comme l’Everest que le Fribourgeois gravit en 43 heures seulement en 1986 avec son compère Jean Troillet. Un exploit qui leur vaudra l’admiration de Reinhold Messner, figure mythique de l’alpinisme. «Il a dit que cette ascension équivalait à faire dix 8000 mètres et que nous avions inventé le style alpin, se souvient Jean Troillet. Ce que je peux dire c’est que nous étions en tout cas parmi les premiers à grimper ainsi.»

Le style alpin ? «Cela ne veut pas dire grimper plus vite, mais s’arrêter moins que les autres, poursuit le guide valaisan. Pour une expédition normale, on prévoit des camps à quatre ou six heures de marche les uns des autres pour manger, se reposer, se changer. Mais nous, on partait du camp de base et on ne s’arrêtait plus. On s’est aperçu au fil de nos expéditions qu’on perdait énormément d’énergie une fois dépassés les 6500 mètres.»




Pas de bivouac
A cette altitude, tout devient pénible et chronophage. Faire fondre de la neige pour boire ou sécher ses chaussettes prend facilement plusieurs heures. Et perdre du temps en haute montagne, cela peut coûter jusqu’à la vie. Erhard Loretan restera marqué par la mort de Peter Hiltbrand en 1982, dont l’organisme n’a pas supporté de passer la nuit à plus de 7000 mètres, alors qu’ils escaladaient le Nanga Parbat, dans l’Himalaya.

En supprimant les bivouacs intermédiaires, Erhard Loretan bouleverse aussi les horaires. Il entame l’escalade en fin de journée, à l’heure où d’autres plantent leurs tentes. Marcher dans la nuit pour se réchauffer, au lieu de s’arrêter et d’avoir froid. «C’était un état d’esprit. Avec Erhard, on grimpait, on redescendait et, seulement après, on s’asseyait et on rigolait», explique son ami de longue date et compagnon d’aventures, Pierre Morand.

Et puis, ces ascensions éclairs permettent de réduire le poids du paquetage. Plus besoin de se trimbaler le matériel de bivouac. «On était ultraléger et parfois on n’avait sur nous qu’une barre de céréales et un demi-litre d’eau», raconte Jean Troillet. (...)
Source du texte : Le style Erhard Loretan inspire une génération de grimpeurs

"Passe-moi les jumelles", TSR
Emission du 29 avril : Hommage à Erhard Loretan






"Passe-moi les jumelles", TSR (Télévision Suisse Romande) 

Emission du 29 avril : La force tranquille 




Les confidences des alpinistes André Georges et Erhard Loretan : 



Site de l'émission : Passe-moi les jumelles



Voir aussi : Chomolungpa / Sagarmatha


 

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