dimanche 11 mars 2012

Matthieu Ricard


Matthieu Ricard est né le 15 février 1946 à Aix-les-Bains. Il est le fils du philosophe, essayiste et journaliste Jean-François Revel (né Jean-François Ricard) et du peintre Yahne Le Toumelin. Il réside actuellement au monastère de Shéchèn au Népal.

Il voyage en Inde pour la première fois en 1967, où il rencontre des maîtres spirituels tibétains dont son maître Kangyour Rinpoché. Après sa thèse en génétique cellulaire à l'Institut Pasteur, sous la direction du Pr. François Jacob (Prix Nobel de médecine), il décide de s'établir dans l'Himalaya où il vit depuis 1972, étudiant et pratiquant le bouddhisme tibétain auprès de grands maîtres spirituels, Kyabjé Kangyur Rinpoché puis Dilgo Khyentse Rinpoché3. Il devient moine en 1979.
En 1980, grâce à Dilgo Khyentsé Rinpoché, il rencontre pour la première fois le Dalaï-lama, dont il devient l'interprète pour le français à partir de 1989. Il est l’auteur en 1997, avec son père, d'un dialogue, Le Moine et le Philosophe, traduit en 21 langues; avec l'astrophysicien Trinh Xuan Thuan, de L'infini dans la paume de la main; de Plaidoyer pour le bonheur, du conte spirituel La Citadelle des Neiges et de L'art de la méditation.
Il a également traduit du tibétain de nombreux ouvrages dont La Vie de Shabkar, Les cent conseils de Padampa Sanguié, Au seuil de l'Éveil, La fontaine de grâce, Au cœur de la compassion, Le trésor du cœur des êtres éveillés, et Chemins spirituels, Petite anthologie du Bouddhisme tibétain.
Il consacre l’intégralité de ses droits d’auteurs à une quarantaine de projets humanitaires menés à bien au Tibet, au Népal et en Inde (cliniques, écoles, orphelinats, ponts), sous l'égide de l'association Karuna-Shechen. (...)
Depuis 2000, il fait partie du Mind and Life Institute, qui facilite les rencontres entre la science et le bouddhisme, et il participe activement à des travaux de recherche qui étudient l'influence de l'entraînement de l'esprit à long terme sur le cerveau (plasticité neuronale), qui se poursuivent aux Universités de Madison-Wisconsin, Princeton, Berkeley aux États-Unis et Zurich en Suisse.
Source du texte : wikipedia


Bibliographie :
- Les Migrations Animales, Paris, Robert Laffont (« Jeune Science »), 1970
- Le Moine et le Philosophe, (avec son père Jean-François Revel), Nil, 1997, Éditions Pocket, 1999 (2nde édition).
- L'Infini dans la paume de la main, (avec Trinh Xuan Thuan), Nil, 2000, Éditions Pocket, 2001.
- Plaidoyer pour le bonheur, Nil, 2003, Éditions Pocket, 2004
- La citadelle des neiges, Nil, 2005
- L'art de la méditation, Nil, 2008
- Chemins spirituels: petite anthologie des plus beaux textes tibétains, Nil, 2010
- Psychologie positive: le bonheur dans tous ses états, Jouvence, 2011
Traductions :
Les chemins spirituels : Petite anthologie des plus beaux textes tibétains, Éditions Nil, 2010
Poèmes tibétains de Shabkar, Albin Michel, 2001
Dilgo Khyentse Rinpoché, Au seuil de l'éveil, Padmakara, 1991.
Enseignements de Sa Sainteté le Dalaï Lama, Comme un éclair déchire la nuit, Albin Michel, 1992.
Dilgo Khyentse Rinpoché, La Fontaine de grâce, Padmakara, 1995.
Dilgo Khyentse Rinpoché, Le Trésor du cœur des êtres éveillés, Le Seuil, coll. Points Sagesse, 1996.
Shabkar, Autobiographie d'un yogi tibétain, Albin Michel, 1998.
Dilgo Khyentse Rinpoché, Les Cent Conseils de Padampa Sanguié, Padmakara, 2003.
Dilgo Khyentse Rinpoché, Au coeur de la compassion, Padmakara, 1995.
Livre de photographies :
- L'Esprit du Tibet, Le Seuil, 1996 (édition illustrée)
- Moines danseurs du Tibet, Albin Michel, 1999
- Himalaya bouddhiste, Olivier Föllmi, Matthieu Ricard, Danielle Föllmi, Editions La Martinière, 2002, édition petit format, 2008
- Tibet, regards de compassion, Éditions de La Martinière, 2006
- Un voyage immobile  : L'Himalaya vu d'un ermitage , Éditions de La Martinière, 2007
- Bhoutan, terre de sérénité, Éditions La Martinière, 2008
- 108 sourires, Éditions La Martinière, 2011

- Un nouveau monde en marche, éd. Yves Michel, 2012, de Laurent Muratet et Étienne Godinot. Collectif avec entre autres Akhenaton, Christophe André, Stéphane Hessel (préface), Jean-Marie Pelt, Pierre Rabhi, Jean Ziegler
- Plaidoyer pour l'altruisme, Ed. Nil, 2013
Site officiel : Matthieu Ricard / Karuna Shechen (projet humanitaire)
Blogue : Matthieu Ricard
Voir aussi la page : Matthieu Ricard, une voie bouddhiste

Bonheur National Brut et Produit National Brut (07.03.2012).

En Juillet 2011, une résolution sur « Le bonheur : vers une approche holistique du développement » présentée par le Royaume du Bhoutan a été adoptée à l’unanimité par les 193 États-membres.
Le 2 Avril prochain de un débat, auquel je participerai, aura lieu au siège de l’ONU à New York, sous les auspices du Premier ministre du Bhoutan, SE Jigmi Thinley, pour discuter de la mise en œuvre de cette résolution.

En préparation de cette réunion, le Premier ministre du Bhoutan a publié une déclaration inspirante sur la façon dont le Bhoutan conçoit son « capital national » et en fait la comptabilité. Voici quelques extraits de cette déclaration qui met l’accent sur le fait que le bonheur national brut (BNB) est plus important que le produit national brut (PIB).

« À une époque de dévastation environnementale et de destruction culturelle globales, à un moment de faillite montante et d’effondrement de notre ordre économique mondial, le monde a désespérément besoin d’une alternative à l’obsession matérialiste et consumériste qui a provoqué de tels ravages. Si nous pouvons démontrer la viabilité pratique d’une comptabilité fonctionnant à partir du BNB (et non pas du PNB), capable ainsi de fixer un cap et d’aller de l’avant de façon saine et équilibrée, ce serait l’une des plus grandes contributions de notre petit pays au reste du monde.

Examinons notre réalité actuelle : la façon dont le monde entier tient ses comptes nationaux aujourd’hui est consacrée par le système officiel mondial des Comptes Nationaux, lui-même entériné par les Nations Unies, la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International, et par tous les gouvernements dans le monde. C’est la raison pour laquelle le PIB est comparable mondialement d’Addis Abeba à Buenos Aires.

Il est difficile de remettre en question ce credo. Et pourtant il le faut, car ce système universellement accepté par tous se base sur certaines prémisses qui ont conduit les gouvernements à adopter les politiques les plus déroutantes, les plus déconcertantes et les plus destructrices que l’on puisse imaginer. Nous devons vraiment remettre cela en question si nous voulons sérieusement esquisser un pas en avant vers un BNB sain et équilibré autant pour nous-mêmes que pour le monde entier.

Le credo conventionnel et universellement admis par tous, globalement, est le suivant : plus l’économie croît selon les critères de croissance du PIB et plus nous serons riches et prospères. Mais réfléchissons à cela : Etant donné que le PIB ne prend en compte que les transactions monétaires du marché, il se fourvoie en mesurant l’épuisement et la dégradation de notre richesse naturelle comme s’il s’agissait de gain économique, ce qui est erroné.

Si nous devions abattre toutes nos forêts au Bhoutan, le PIB exploserait car il ne mesure la valeur du bois que lorsque les arbres sont débités et vendus sur le marché. Le PIB ne prend pas du tout en compte les ressources restantes, et par conséquent il ignore complètement la valeur de nos forêts vivantes et non abattues.

Et cependant, comme nous le savons très bien et comme le reconnaît d’ailleurs sagement notre propre constitution en choisissant de conserver la plupart de la couverture forestière du pays, nos forêts vivantes ont une immense valeur : elle protègent la vie sauvage, la biodiversité, les bassins fluviaux, les sols et les lieux sacrés ; elles permettent aussi d’emmagasiner le carbone de l’atmosphère, de réduire les dangers de glissement de terrain, et bien d’autres choses encore. Étant donné que ces valeurs sont invisible dans le PNB, il n’est pas étonnant que le monde ait accumulé une dette écologique massive qui n’apparaît nulle part dans les comptes nationaux d’aucun pays.

Etablir les comptes de cette façon, comme le fait le monde actuellement, c’est un peu comme si le propriétaire d’une usine vendait ses machines et comptabilisait le produit de la vente comme du profit, quand bien même il n’aurait plus rien à produire l’année suivante. Et pourtant c’est bien de cette façon que les comptes nationaux sont établis dans le monde, y compris par nous-mêmes au Bhoutan ! C’est totalement absurde et ridicule !

Il y a tellement d’exemples qui illustrent cette absurdité… Plus nous brûlons de carburants fossiles en produisant des gaz à effet de serre, plus le PIB augmentera, et plus alors nous serons riches, selon le dogme économique conventionnel ! les vrais coûts du changement climatique demeurent invisibles. C’est pour cette raison, comme nous l’avons appris à nos dépens en assistant à la dévastatrice fuite de pétrole dans le Golfe du Mexique, que les vrais coûts du carburant ne se reflètent jamais dans le prix affiché à la pompe, tout simplement parce que nos systèmes de comptabilité actuels ignorent les coûts et les bénéfices écologiques. La triste ironie du sort fait en sorte que les désastres naturels ou induits par l’homme entraînent une augmentation du PIB, simplement en raison des dépenses affectées aux coûts de réparation ou de nettoyage.
(à suivre…)
Source du texte : Matthieu Ricard



 







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