mardi 4 septembre 2012

Mirra Alfassa ou Mère


D'une mère égyptienne et d'un père turc, Mère, ou Mirra Alfassa, est née à Paris en 1878. Elle était d'un an plus âgée qu'Einstein et contemporaine d'Anatole France dont elle a gardé la douce ironie. C'était au siècle du "positivisme", son père et sa mère étaient "matérialistes à tous crins", lui, banquier et mathématicien de premier ordre, elle, disciple de Karl Marx jusqu'à 88 ans. Cette petite fille avait d'étranges expériences dans les temps passés de l'histoire et peut-être dans l'avenir; elle rencontrera Sri Aurobindo "en rêve" dix ans avant d'aller à Pondichéry et le prit pour "un dieu hindou en costume de vision". Mathématicienne et artiste-peintre et pianiste, elle devint l'amie de Gustave Moreau, Rodin, Monet et épousera un peintre d'avec qui elle divorcera pour épouser un philosophe qui l'entraînera jusqu'au Japon et en Chine à l'époque où Mao Tsé-toung écrivait "La grande union des masses populaires", et à Pondichéry auprès de Sri Aurobindo qu'elle ne quittera plus. Elle vivra trente ans près de celui qui, au début de ce siècle, annonçait "l'évolution nouvelle": "L'homme est un être de transition", jusqu'à la mort de Sri Aurobindo en 1950. Puis à la tête d'un énorme Ashram qui semblait représenter toutes les oppositions de la terre, elle plongera dans le "yoga des cellules" et découvrira enfin "le grand passage" à une autre espèce. Incomprise, seule, entourée de résistances et de mauvaises volontés, elle quittera son corps à l'âge de 95 ans, en 1973. "Je ne pense pas qu'il y ait plus matérialiste que je ne l'étais, avec tout le bon sens pratique et le positivisme, nous disait-elle au milieu de ses dangereuses expériences dans la conscience des cellules, et je comprends maintenant pourquoi c'était comme cela ! Cela a donné à mon corps une base d'équilibre merveilleuse. Les explications que je demandais étaient toujours matérielles, et cela me paraissait évident: il n'est pas besoin de mystères, rien de tout cela - vous expliquez matériellement. Par conséquent, je suis sûre que ce n'est pas une tendance au rêve mystique en moi ! Pas du tout, ce corps n'avait rien de mystique, Dieu merci !"
Extrait de : Satprem, Le Mental des Cellules
Source du texte : intyoga
Autre biographie : wikipedia 


Bibliographie :
- Prières et Méditations (1912-1919). Première édition en 1932.
- La Découverte suprême (1912). Première édition en 1937
- Paroles d'Autrefois (1946)
- Quelques Paroles (1951)
- Quelques Réponses (1964)
- Education (1952)
- Les Quatre Austérités & Les Quatre Libérations (1953)
- Le Grand Secret (1954)
- Commentaires sur le Dhammapada (1960)
- White Roses (1964-1970)
- Sri Aurobindo, Pensées et Aphorismes. 2 Volumes commentés par la Mère.
- Entretiens (1929-1958), 8 t. Ils furent publiés pour la première fois de 1933 à 1972. Trad. T. I : - Entretiens. 1929, Shri Aurobindo Ashram, 1967, 165 p.
- L'Agenda de Mère (1951-1973), édités par Satprem, trad., Institut de recherches évolutives, Interforum, 13 vol. T. I : L'Agenda de Mère. 1951-1960.
Biographie :
Satprem, Mère, Robert Laffont, 1977.
En ligne :
- Agenda de Mère
- Divers textes : Sri Aurobindo Ashram


O Seigneur, éternel Instructeur, Toi que nous ne pouvons ni nommer ni comprendre, mais que vous voulons réaliser à chaque minute davantage, éclaire les intelligences, illumine les coeurs, transfigure les consciences, que chacun s'éveille à la vie véritable, fuit l’égoïsme et son cortège de douleur et d'angoisse, pour se réfugier dans Ton divin et pur Amour, source de toute paix et de tout bonheur. Mon coeur si plein de Toi semble se dilater à l'infini, et mon intelligence tout éclairée de Ta Présence brille comme le plus pur diamant.Tu es le merveilleux magicien, celui qui transfigure toute chose, de la laideur fait surgir la beauté, de l'obscurité la lumière, de la boue l'eau claire, de l'ignorance la connaissance et de l’égoïsme la bonté.
En Toi, par Toi, pour Toi nous vivons et Ta loi est la suprême maitresse de notre vie.
Que Ta volonté soit faite en tout lieu, que Ta paix règne sur toute la terre !

19 mars 1914

O Toi divin habitant de cette forme grossière, Tu vois qu'elle est un amoncellement de limites : ne veux-Tu pas briser toutes ces limites afin qu'elle puisse participer à Ton infini ? Tu vois qu'elle est pleine d'obscurités : ne veux-Tu pas, de Ta lumière resplendissante, dissoudre ces obscurités, afin qu'elle puisse participer à Ta clarté ? Tu vois qu'elle est chargée d'ignorantes impuretés : ne veux-tu pas, de Ton feu d'amour dévorant, consumer toutes ces impuretés, afin que l'être dans son intégralité puisse ne faire plus qu'un, en toute conscience avec Toi ? Ne trouves-Tu pas que, pour la terre et l'humanité, cette sombre et douloureuse expérience d’égoïsme séparativité, a assez duré ? Dans l'univers, l'heure n'a-t-elle pas sonné où cette phase de développement pourra être remplacée par une autre, dominée par la pure et vaste conscience de Ton Unité ? Sans arrêt, à chaque instant, mon invocation s'élève vers Toi, et je t'appelle : Seigneur, Seigneur, prends possession de Ton royaume, illumine-le de Ton éternelle Présence, fais cesser la cruelle erreur dans laquelle il vit en se croyant séparé de Toi, alors que, dans sa réalité et son essence, il est Toi-même. 
Brise, brise les dernières résistances, consume les dernières impuretés, foudroie cet être s'il le faut, mais qu'il soit transfiguré ! 
23 janvier 1916
Extrait de Prières et Méditations, 
Source du texte : Sri Aurobindo Ashram


67.141. - A cause de la nécessité de la transformation, il est possible que ce corps entre dans un état de transe qui ait une apparence cataleptique. Surtout pas de docteurs ! Ne vous pressez pas non plus d'annoncer ma mort et de donner au gouvernement le droit d'intervenir. Gardez-moi soigneusement à l'abri de toute détérioration pouvant provenir du dehors : infection, empoisonnement, etc. et soyez d'une patience inlassable : cela pourra durer des jours, peut-être des semaines et peut-être encore davantage, et il faudra que vous attendiez patiemment que je sorte naturellement de cet état après que le travail de transformation soit accompli. 
(...)
73.101 et 72.54 et 69.245 - Oh ! je ne t'ai pas dit : c'était hier ou avant-hier, je ne sais plus, tout d'un coup mon corps, pendant deux ou trois minutes, a eu une horreur... l'idée d'être mise comme cela, dans un tombeau, c'était tellement effroyable ! Effroyable. Ça, je n'aurais pas pu le supporter plus de quelques minutes. C'était effroyable. Et ce n'est pas parce que l'on m'enterrait vivante : c'est que mon corps était conscient. (...) 
... Parce que ça peut-être... ça peut-être passager. Tu comprends ? Ça peut-être momentané. Tu comprends ? Tu comprends ce que je veux dire ?... Je sens qu'il y a un effort pour transformer ce corps, il le sent, il est de bonne volonté, mais je ne sais pas s'il sera capable. Tu comprends ? Alors il peut donner pendant quelque temps l'impression que c'est fini, et ce serait seulement passager. Ça pourrait recommencer. Parce qu'il est possible que je ne sois pas capable de parler à ce moment là et de le dire. Alors je te le dis à toi... Je ne sais pas. Je ne sais pas ce qui arrivera ! Il y a des moments où cela devient si difficile que je me demande si le corps pourra tenir le coup. Mais je voudrais qu'il y ait quelqu'un qui empêche de faire cette bêtise, parce que tout le travail serait perdu. Il faut des gens qui aient une autorité et qui disent : il ne faut pas, Mère ne veut pas - toi... (1972)
(...)
Puis, un matin de 1973, le 18 novembre, on est venu nous avertir que Mère était "morte" la veille au soir, qu'elle était étendue dans le hall en bas de l'ashram et que tout le monde défilait devant elle. Nous sommes arrivé là, stupéfié (...)
Ils étaient trois médecins de l'ashram a l'avoir déclarée morte. C'était médical et irréfutable. 
Extrait de : Satprem, Le mental des cellules.  
Commande sur Amazon : Le mental des cellules

Voir aussi sur le blog : Satprem

2 commentaires:

  1. UN TRES GRAND MERCI POUR CETTE SELECTION D EXTRAIT DONT LA PERTINANCE RESONNANCE EN MONETRE TEL LES FRISSONS DU VENT SUR LES FEUILLES ABANDONNÉS PAR L ÉTÉ POUR S OFFRIR A LA RUDE DOUCEUR DE L AUTOMNE
    MERCI MERCI MERCI

    CYLIA THEATRE

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  2. Merci, Mère n'est pas morte. J'ai été en Inde, mais la tombe est vide. Elle a vaincu la dualité avec l'aide de Sri Aurobindo, passé dans l'invisible pour que cela soit possible. L'expérience est en cours, de plus en plus puissante, accessible à tous les êtres de bonne volonté. Désormais rien n'est impossible.
    Bonne année en ce passage d'un monde à un autre.
    Merci pour vos partages.
    E

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