mercredi 3 octobre 2012

Noire finance ou blanches arnaques


Jean-Michel Meurice, La grande pompe à phynances (France, 2012)
Peut-on encore arrêter la finance folle ? Une enquête magistrale au cœur d'un capitalisme financier que plus personne ne maîtrise, et qui a plongé le monde dans de graves turbulences.

Dans ce premier volet, les auteurs remontent au fameux jeudi noir d'octobre 1929 à Wall Street, pour montrer comment une crise boursière se transforme en crise bancaire, qui elle-même se développe en crise économique mondiale. Des "barons voleurs" d'hier aux golden boys des années Tapie, des accords de Bretton Woods à la création de l'euro, il retrace ensuite les différentes étapes qui ont conduit à la libéralisation des flux financiers. Assurances, produits dérivés, fonds spéculatifs (hedge funds)… : les dispositifs techniques se succèdent pour accroître les profits, augmentant toujours plus le risque et la fraude systémiques.Pourquoi faut-il donner de l'argent public aux banques privées en faillite ? C'est par cette question sans ambiguïté que s'ouvre ce passionnant documentaire qui, pendant plus de deux heures, nous entraîne dans les arcanes d'un système financier devenu incontrôlable. Y répondre n'était pas gagné d'avance, tant est opaque l'univers de la finance. Mais Jean-Michel Meurice et Fabrizio Calvi (déjà coauteurs pour ARTE de Série noire au Crédit Lyonnais et de ELF : les chasses au trésor) nous ont habitués depuis longtemps à traiter sous une forme accessible des dossiers complexes. Noire finance s'inscrit dans cette veine : un montage très éclairant de propos de spécialistes, émaillé de scènes d'animation, retrace l'histoire politique des déréglementations qui ont abouti à la financiarisation de l'économie mondiale, au profit d'une spéculation criminelle.
Source du texte : Arte






Jean-Michel Meurice, Le bal des vautours (France, 2012) Le second volet montre comment, à travers l'éclatement de la bulle immobilière et la crise des subprimes des années 2000, le "piège à pauvres" s'est refermé. Il décortique les rouages de la "machine à dette" et expose avec clarté les logiques boursières qui ont mené à la crise mondiale actuelle. Dénonçant l'impunité des "banksters" et leur emprise sur la classe politique occidentale (aux États-Unis, on parle même d'un "gouvernement Goldman Sachs"), les réalisateurs concluent leur enquête sur un chiffre éloquent : les principaux dirigeants financiers mondiaux totalisent 95 milliards de dollars de salaire alors qu'ils ont accumulé 1 000 milliards de perte...
Source du texte : Arte



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