mercredi 14 novembre 2012

Le Cogito Shadok





Descartes aurait pu formuler ainsi son cogito ("Je pompe, donc je suis") s'il était lui-même un Shadok, vu que l'activité essentiel des Shadoks est le pompage. Les Shadoks sont des choses pompantes, et non pensantes (rappelons qu'ils n'ont que 4 cases dévolus à la pensée).

En tant qu'humain aussi (ce cogito reste valable) pour autant que l'on distingue entre le fait de pomper et celui de se savoir pomper, autrement dit de la pensée de pomper. Pour que la proposition "Je pompe donc je suis" soit une instance du cogito cartésien il faut donc l'expliciter ainsi : "je pense (où je m'aperçois immédiatement) pomper donc je suis". (1)
Pourquoi ? Parce que nous pouvons pomper sans pomper, en rêve ou en étant victime d'une hallucination, alors que nous ne pouvons pas ne pas penser pomper en pensant pomper (à tort ou à raison).

(1) "Par le mot de penser, j’entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l’apercevons immédiatement par nous-mêmes, c’est pourquoi non seulement entendre, vouloir, imaginer, mais aussi sentir, est la même chose ici que penser. " (Principes de la philosophie, 9 - voir la page : René Descartes).

Le verbe "pomper" peut donc être remplacé par n'importe quel autre verbe (exprimant un état ou une action) pour autant que la conscience l'accompagne. Par exemple, le fait de respirer. 


"Je respire donc je suis" <-> "Je pense (ou je m’aperçois immédiatement) respirer donc je suis".
Mais la respiration est une sorte de pompage, alors prenons-en un autre :
"Je rêve donc je suis" <-> "Je pense (ou je m'aperçois immédiatement) rêver donc je suis".
Dans ce dernier cas, le rêve est lucide, donc le cogito ne fonctionnera pas pour un rêve ordinaire, ni pour une respiration pendant le sommeil (en dehors d'un rêve lucide).

Autrement dit l'objet de la pensée importe peu, seulement la pensée elle-même - telle que définie précédemment (1). La précision n'est pas sans importance. 

Pour que la pompe du Cogito puisse fonctionner, et qu'en ressorte "une chose pensante", il faut pomper de la pensée cartésienne et aucune autre. Non pas une production cérébrale, plus ou moins automatique, mais la conscience qui devra accompagner cette activité (ou n'importe laquelle). On peut imaginer le paradoxe d'un Descartes Shadok refusant catégoriquement de pomper une suite distraite de pensées, mais acceptant un simple geste fait avec conscience.

Suite au prochain épisode : Ce que n'est pas la pompe à Cogito.

P.S.
Le paradoxe ressortira encore davantage en constatant que le verbe "pomper" peut aussi être remplacé par sa négation : "Je ne pompe pas" ou par n'importe quelle autre : "Je ne pense pas" (mais seulement au sens où nous l'entendons habituellement), pour autant que nous soyons présent à cette absence de pensée.
"Je ne pense pas, donc je suis" <-> "Je pense (ou je m’aperçois immédiatement) ne pas penser, donc je suis"
A noter que dans l’équivalence la signification du verbe n'est pas la même avant et après la parenthèse.



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