lundi 31 décembre 2012

Gottfried Wilhelm Leibniz



Leibniz (1646-1716) est plus qu'un grand scientifique. Tout à tour philosophe, juriste, historien, diplomate, c'est un grand homme universel de son temps, pacifiste, rêvant de réunifier les églises catholiques et protestantes, et de rapprocher les peuples d'Europe.
Il est né le 1er juillet 1646 à Leipzig, dans une Allemagne qui peine à panser ses plaies de la guerre de 30 ans. Très vite, il montre des aptitudes exceptionnelles à l'apprentissage, d'ailleurs en grande partie autodidacte : à 15 ans, il connait la littérature grecque et latine, et a lu Descartes. Il rentre à l'université de Leipzig où il étudie la philosophie, les mathématiques (assez pauvrement enseignés), le droit. En 1666, le titre de docteur lui est refusé, probablement en raison de son trop jeune âge. Leibniz quitte alors l'Université de Leipzig pour celle d'Altdorf, où il devient docteur en 1667. Il ne cherche pas à trouver un poste universitaire, et préfère rentrer au service du baron von Boyneburg, à Francfort. (...)
C'est à Paris que Leibniz met au point sa découverte mathématique fondamentale, l'invention du calcul différentiel et intégral. Leibniz montre notamment que l'intégration et la dérivation sont des opérations inverses l'une de l'autre, invente la notation, trouve les formules de dérivation d'un produit, d'un quotient, d'une puissance.
Source (et suite) du texte : bibmath
Autre biographie : wikipedia / sergemehl


Bibliographie :

- Disputation métaphysique sur le principe d'individuation (1663)
- De arte combinatoria (1666)
- Nouvelle méthode pour l’étude du droit (1668)
- Théorie du mouvement concret et du mouvement abstrait (1670)
- Quadrature arithmétique du cercle, de l’ellipse et de l’hyperbole (vers 1674)
- Calcul différentiel : Nouvelle méthode pour les maxima et minima, ainsi que les tangentes, qui ne bute ni sur les fractions ni sur les irrationnelles, avec un mode original de calcul (en latin, Acta Eruditorum, 1684)
- Intégrales : De la géométrie supérieure et analyse des indivisibles comme des infinis (en latin, Acta Eruditorum, 1686)
- Discours de métaphysique (1686)
- Dissertation sur l’art combinatoire (1690)
- Essai de dynamique (Journal des Savants, 1691)
- Protogaea, écrit entre 1690 et 1693 mais publié seulement après sa mort
- Système nouveau de la nature et de la communication des substances (1695)
- Nouveaux essais sur L’entendement humain (1705)
- Essais de théodicée (1710)
- Monadologie (1714)
- Discours touchant la méthode de la certitude et l’art d’inventer (1688-1690)
- Correspondance avec Arnauld
Etudes voir : wikipedia
En ligne :
- Plusieurs oeuvres sur : wikisource
- La monadologie : uni geneve (RTF) / uni quebec (PDF) / ac grenoble (PDF)
- La monadologie en mp3 : audiolivre
- La monadologie et autres textes : diogène  (PDF)
Cours 2009/10 de Jacques Bouveresse (au Collège de France) :
Dans le labyrinthe : nécessité, contingence et liberté chez Leibniz

Au total 13 vidéos (les deux premières en bas de page)
Résumé écrit : PDF 1PDF 2
Cours de Gilles Deleuze sur : webdeleuze
Article de Ernst Shapiro :
- Le véritable calcul différentiel... comme on ne vous l'a jamais appris : PDF


1. La Monade, dont nous parlons ici, n'est autre chose qu'une substance simple qui entre dans les composés; simple c'est-à-dire sans parties.

2. Et il faut qu'il y ait des substances simples, puisqu'il y a des composés; car le composé n'est autre chose qu'un amas ou aggregatum des simples.

3. Or la, ou il n'y a point de parties, il n'y a ni étendue ni figure, ni divisibilité possible; et ces Monades sont les véritables atomes de la nature et en un mot les éléments des choses.

4. II n'y a aussi point de dissolution à craindre, et il n'y a aucune manière concevable par laquelle une substance simple puisse périr naturellement.

5. Par la même raison il n'y en a aucune par laquelle une substance simple puisse commencer naturellement, puisqu'elle ne saurait être formée par composition.

6. Ainsi on peut dire que les Monades ne sauraient commencer ni finir que tout d'un coup; c'est-à-dire elles ne sauraient commencer que par création et finir que par annihilation, au lieu que ce qui est composé commence ou finit par parties.

7. II n'y a pas moyen aussi d'expliquer comment une Monade puisse être altérée ou changée dans son intérieur par quelque autre créature, puisqu'on n'y saurait rien transposer, ni concevoir en elle aucun mouvement interne qui puisse être excité, dirigé, augmenté ou diminué là-dedans, comme cela se peut dans les composés ou il y a du changement entre les parties. Les Monades n'ont point de fenêtres par lesquelles quelque chose y puisse entrer ou sortir. Les accidents ne sauraient se détacher ni se promener hors des substances comme faisaient autrefois les espèces sensibles des scolastiques. Ainsi, ni substance ni accident ne peut entrer de dehors dans une Monade.

8. Cependant il faut que les Monades aient quelques qualités autrement ce ne serait pas même des êtres et si les substances simples ne différaient point par leurs qualités il n'y aurait point de moyen de s'apercevoir d'aucun changement dans les choses, puisque ce qui est dans le composé ne peut venir que des ingrédients simples; et les Monades étant sans qualités seraient indistinguables l'une de l'autre, puisque aussi bien elles ne diffèrent point en quantité; et, par conséquent, le plein étant supposé, chaque lieu ne recevrait toujours dans le mouvement que l'équivalent de ce qu'il avait, et un état des choses serait indiscernable de l'autre.

9. Il faut même que chaque Monade soit différente de chaque autre; car il n'y a jamais dans la nature deux êtres qui soient parfaitement l'un comme l'autre, et où il ne soit possible de trouver une différence interne ou fondée sur une dénomination intrinsèque.

10. Je prends aussi pour accorde que tout être créé est sujet au changement, et par conséquent la Monade créée aussi, et même que ce changement est continuel dans chacune.

11. Il s'ensuit de ce que nous venons de dire, que les changements naturels des Monades viennent d'un principe interne; puisqu'une cause externe ne saurait influer dans son intérieur

12. Mais, il faut aussi, qu'outre le principe du changement il y ait un détail de ce qui change, qui fasse pour ainsi dire la spécification et la variété des substances simples.

13. Ce détail doit envelopper une multitude dans l'unité ou dans le simple; car tout changement naturel se faisant par degrés, quelque chose change et quelque chose reste, et par conséquent il faut que dans la substance simple il y ait une pluralité d'affections et de rapports, quoiqu'il n'y ait point de parties.

(...)
47. Ainsi, Dieu seul est l'unité primitive ou la substance simple originaire, dont toutes les Monades créées ou dérivatives sont des productions, et naissent, pour ainsi dire, par des fulgurations continuelles de la Divinité de moment à moment, bornées par la réceptivité de la créature à laquelle il est essentiel d'être limitée.

(...)
57. Et comme une même ville regardée de différents côtés paraît tout autre et est comme multipliée perspectivement, il arrive de même que par la multitude infinie des substances simples, il y a comme autant de différents univers qui ne sont pourtant que les perspectives d'un seul selon les différents points de vue de chaque monade.

(...)
Extrait de : La Monadologie





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Source (et suite des 13 vidéos) :
Cours 2009/10 de Jacques Bouveresse (au Collège de France) :
Dans le labyrinthe : nécessité, contingence et liberté chez Leibniz
Résumé écrit : PDF 1PDF 2

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