lundi 4 février 2013

Frédéric Lenoir


Frédéric Lenoir, né le 3 juin 1962 à Madagascar, est un philosophe et écrivain français, docteur de l'École des hautes études en sciences sociales avec une thèse sur la rencontre du bouddhisme et de l'Occident. Il est chercheur associé à l'École des hautes études en sciences sociales depuis 1991, directeur de la rédaction du Monde des religions (magazine bimestriel) depuis 2004, producteur et animateur des Racines du ciel (émission hebdomadaire) sur France culture.
Source (et suite) du texte : wikipedia
Autre biographie : Frédéric Lenoir


Bibliographie (essais) :

La Puissance de la joie, Ed. Fayard, 2015.
- François, le printemps de l’Evangile, Ed. Fayard, mars 2014 
- Du bonheur, un voyage philosophique, Ed. Fayard, 2013
- L'Ame du monde, Ed. Fayard, 2013
- La guérison du monde, Ed. Fayard, 2012.
- Petit traité de vie intérieure (2010). Le livre de poche, 2012.
- Comment Jésus est devenu Dieu (2010). Le livre de poche, 2012.
- La Saga des francs-maçons, avec Marie-France Etchegoin, Robert Laffont, 2009.
- Socrate, Jésus, Bouddha (2009). Le livre de poche, 2011.
- Petit traité d’histoire des religions, Plon, 2008.
- Tibet, le moment de vérité, Plon, 2008.
- Le Christ philosophe (2007). Points, 2009.
- Code Da Vinci, l’enquête, avec Marie-France Etchegoin (2004). Points, 2006.
- Les métamorphoses de Dieu (2003). Hachette littérature, 2005.
- L’Epopée des Tibétains. avec Laurent Deshayes, Fayard, 2002.
- La rencontre du bouddhisme et de l’Occident (1999). Albin Michel, 2001.
- Le bouddhisme en France, Fayard, 1999.
- Sectes, mensonges et idéaux,  avec Nathalie Luca, Bayard, 1998.
- Mère Teresa,  avec Estelle Saint-Martin (1993). Pocket 1995.
- Le temps de la responsabilité. Postface de Paul Ricoeur, Fayard, 1991.
Autres publications voir : Frédéric Lenoir
Sites officiels : Frédéric Lenoir / Le Monde des religions / Les Racines du ciel (sur France culture) / Archives


Chercher sa Voie (Edito du Monde des religions, janvier-février 2013)
L’idée que chaque individu puisse « trouver sa voie spirituelle », est-elle éminemment moderne ? Oui et non. On trouve en Orient à l’époque du Bouddha de nombreux chercheurs de l’Absolu qui sont en quête d’un chemin personnel de libération. Dans l’Antiquité grecque et romaine, les cultes à mystères et les nombreuses écoles philosophiques – des pythagoriciens aux néoplatoniciens en passant par les stoïciens et les épicuriens – offrent de nombreuses voies initiatiques et de sagesse à des individus en quête d’une vie bonne. Le développement ultérieur des grandes aires de civilisation, fondées chacune sur une religion donnant sens à la vie individuelle et collective, va limiter l’offre spirituelle. Il n’en demeure pas moins qu’on trouvera toujours au sein de chaque grande tradition des courants spirituels divers, répondant à une certaine diversité des attentes individuelles. Ainsi, dans le christianisme, les nombreux ordres religieux offrent une assez grande variété de sensibilités spirituelles : des plus contemplatifs, comme les chartreux ou les carmes, aux plus intellectuels, comme les dominicains ou les jésuites, ou bien encore ceux mettant l’accent sur la pauvreté (franciscains), l’équilibre entre le travail et la prière (bénédictins) ou l’action caritative (frères et sœurs de Saint-Vincent de Paul, missionnaires de la charité).

Au-delà des personnes engagées dans la vie religieuse, on a vu se développer à partir de la fin du Moyen Âge des associations de laïcs, vivant le plus souvent dans la mouvance des grands ordres, même si celles-ci n’ont pas toujours été bien perçues par l’institution, comme le montre la persécution dont on été victimes les béguines. On trouve le même phénomène dans l’islam avec le développement de nombreuses confréries soufies, dont certaines seront aussi persécutées. La sensibilité mystique juive s’exprimera à travers la naissance du courant kabbaliste, et on continuera de trouver en Asie une grande diversité d’écoles et de courants spirituels. La modernité va apporter deux éléments nouveaux : la sortie de la religion collective et le brassage des cultures. On va ainsi assister à de nouveaux syncrétismes spirituels liés aux aspirations personnelles de chaque individu en quête de sens et voir se développer une spiritualité laïque qui s’exprime en dehors de toute croyance et de pratique religieuse. Cette situation n’est pas totalement inédite, car elle n’est pas sans rappeler celle de l’Antiquité romaine, mais le mélange des cultures y est beaucoup plus intense (chacun a accès aujourd’hui à tout le patrimoine spirituel de l’humanité), et on assiste aussi à une véritable démocratisation de la quête spirituelle qui ne concerne plus simplement une élite sociale.

Mais à travers toutes ces métamorphoses une question essentielle demeure : chaque individu doit-il chercher et peut-il trouver la voie spirituelle qui lui permette de se réaliser du mieux possible ? Je répond assurément : oui. Hier comme aujourd’hui le chemin spirituel est le fruit d’une démarche personnelle et celle-ci a plus de chance d’aboutir si chacun cherche un chemin qui soit adapté à sa sensibilité, à ses possibilités, à son ambition, à son désir, à son questionnement. Bien sûr, certains individus se trouvent perdus devant le choix si large de chemins qui nous sont aujourd’hui offerts. « Quelle est la meilleure voie spirituelle ? », a-t-on un jour demandé au dalaï-lama. Réponse du leader tibétain : « Celle qui vous rend meilleur. » Voici sans doute un excellent critère de discernement.
Source du texte : Le Monde des religions

Conférence à Rennes (2012) :

  

Conférence à l'INREES (2013) :



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