samedi 18 mai 2013

Nicolas Go


Nicolas Go est docteur en philosophie (Paris X) et en sciences de l'éducation (Montpellier III). Il est également musicien (Lauréat de la Fondation Yehudi Menuhin) et diplômé de Langues et Civilisations Orientales (Inalco-Paris).
Né en Amérique du Sud, il a vécu 11 ans en Inde et y a étudié la philosophie esthétique indienne, la musique savante avec un maître, la langue et littérature bengalie et le yoga. Il a travaillé avec un chercheur de l'École française d'Extrême-Orient sur l’iconographie des temples et effectué la reconstitution musicologique du plus ancien traité de dramaturgie de l’Inde
Source : wikipedia
Autre biographie : icem


Bibliographie :
- L'Art de la joie : Essai sur la sagesse, Ed. Buchet-Chastel, 2004.
- Les Printemps du silence, Les essais, Éd. Buchet-Chastel, 2008
- Pratiquer la Philosophie dès l'école primaire. Pourquoi ? Comment ? Ed. Hachette éducation, 2010
En ligne :

Entretien (temporel, 2007)
Articles de la Revue Diotime :
Un exemple : le bonheur  (2001)
Débat démocratique, débat philosophique (2004)
Accompagner une pensée d'enfant (2004)
Qu'est-ce que philosopher ? ou les commencements en philosophie (2005)
Quelle autorité dans une discussion à visée philosophique ?  (20079
La distinction procédure/processus, pour contribuer à élucider la question des compétences (2007)
Éducation philosophique et philosophie de l'éducation (2009)
Autres provenances :
Une méthode naturelle de philosophe  (Icem, 2006)
Méthode naturelle  (Icem, 2009)
L'enfant auteur : pratiques d'émancipation (2011, Icem, article et vidéo)
Rôder aux frontières : c'est encore philosopher (Pas de panique, 2005)
L'éducation philosophique : positions critiques et questions pratiques (Barbier)
Le berger philosophe (Dialnet, 2010)


La philosophie naît d'un étonnement : celui notamment de l'absence de sens dans les discours et les actes humains, c'est parce que seul le silence répond à sa question "pourquoi ?" qu'il entreprend la mise en doute de sa propre parole, et en quelque manière la négation du silence. Penser en philosophe, c'est nier le silence en tant qu’absence de sens, qui nie la parole de l'homme, condition de son humanisation. Car il n'y a de silence que pour l'homme qui seul parle, et si l'animal ne craint pas le silence, c'est qu'il n'est rien pour lui. Ce que craint l'homme, ce n'est pas l'absence de bruit mais l'absence de sens. Cette absence de bruit que l'on nomme communément silence l'inquiète non pour elle-même, mais parce qu'elle cesse de combler par des artifices métaphoriques (l'agitation et le bruit ne sont-ils pas en effet des métaphores du sens lorsque celui-ci nous manque ?) le silence existentiel, l'absence de sens. Le silence insensé est la véritable négation de l'humanité de l'homme, contre quoi se dresse la culture. En philosophie plus que tout ailleurs, la construction du sens passe par l'épreuve du doute, qui se distingue par sa radicalité (le mathématicien peut bien douter d'une démonstration, il n'explique pas avec ses concepts mathématiques ce que sont les mathématiques, les biologiste, s'il met à l'épreuve de l'expérimentation ses propres théories n'explique pas biologiquement les fondements de sa science), le doute philosophique porte sur le doute lui-même, la philosophie doute d'elle-même et de ses propres fondements, elle construit le sens en doutant du sens, la vérité en interrogeant la valeur du désir de vérité, elle interroge l'interrogation elle-même : le sens, que la parole philosophique examine, est l'essence de la parole, et c'est pourquoi elle ne saurait y renoncer sans abolir la philosophie elle-même. Il parait donc contradictoire d'inviter la philosophie au silence qu'elle s'emploie par définition à nier. La philosophie est consubstantielle à la parole et comme telle négatrice du silence, y compris lorsqu'elle en parle : elle signifie tout particulièrement, si l'on admet une distinction entre signifier - qui renvoie à une idée, à la pensée qui énonce -, et désigner, qui renvoie au réel, à l'objet désigner. Parce que le philosophe signifie et ne se contente pas de désigner, il ne peut sans contradiction se résoudre au silence, à moins qu'il ne renonce à philosopher. (...)
Mais si la philosophie, dans sa recherche de la vérité, rencontre le silence comme une limite - elle ne peut être dans son exercice même que négation du silence -, il n'en va pas de même de l'art (y compris les arts de la parole) duquel il participe. Le silence accompagne en effet la création de l'artiste comme une ombre son corps, et tout autant la re-création de son interlocuteur (lecteur de la poésie, auditeur de la musique...), qui se réapproprie l'oeuvre. A cet égard, l'implication de notre thèse est la suivante : il appartient à l'artiste - à son interlocuteur - de choisir le silence, et de le désirer, le silence n'est plus alors le simple compagnon de l'artiste, mais son ami ou son amant. Comme le philosophe est l'ami ou l'amoureux de la sagesse, l'artiste peut l'être du silence. Un sigophile. (...)
Extrait de : L'art de la joie (chap. 8, Le silence)
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Pas la peine de crier par Marie Richeux
Rire philosophique et enfance du rire avec Nicolas Go (à partir de 20')



Raphael Enthoven parle de l'Art de la joie

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