mardi 28 mai 2013

Squelettes sur la plaine

Celle de Plainpalais (Genève)
Du 29 mai au 7 juillet avec le dernier spectacle équestre de Zingaro : CALACAS



Ce qui m’intéresse, avec Calacas, c’est la danse macabre. Une danse de mort, c’est aussi une danse de vie. J’ai fait des recherches sur ce que représente le carnaval, aussi bien au Moyen Âge que dans différentes cultures. Assez vite et très naturellement, je me suis approché du Mexique parce que c’est là qu’on trouve l’imagerie la plus passionnante. Derrière cette imagerie, un peu classique et enfantine, avec ses représentations assez naïves et populaires de la mort, on découvre la trace de racines indiennes. Une culture enfouie : le Chamanisme, qui a été récupérée par le Mexique.
La représentation de la mort au Mexique est très joyeuse et dynamique. Mais il y a aussi un temps qui se regarde. Et la fuite en avant due au mouvement. Les musiciens sont tout le temps en déplacement pendant le spectacle. C’est la notion même du carnaval. Un déplacement perpétuel. Je l’ai transcrit en scénographie, en une piste suspendue entre ciel et terre, une piste en l’air, une en bas. Il y a plusieurs niveaux qui permettent toujours d’être en mouvement, différemment. Et puis, il y a évidemment le cheval vecteur de voyage qui permet de voyager même dans l’au-delà, comme dans beaucoup de traditions et notamment dans ces traditions chamaniques.
Comme à chaque fois avec Zingaro, le thème est un prétexte. C’est toujours la musique que je choisis en premier. La respiration d’un spectacle se fait naturellement, en fonction de ce qu’on a envie d’exprimer, et qui est souvent traduit par la musique. Chimère n’était pas un spectacle sur l’Inde, et là ce n’est pas un spectacle sur le Mexique. On s’appuie sur une tradition musicale et sur une représentation pour traiter de thèmes plus personnels et notamment des thèmes qui sont récurrents à Zingaro. Je le sens sur ce spectacle : cela ressemble à des danses, des danses macabres, leur évolution est très lente. On s’installe. Il y a ce côté répétitif qui m’intéresse. L’œil, le spectateur digère un certain aspect de l’image. Il va en regarder un autre. J’installe tout, comme un carnaval, et après, je laisse le spectateur voyager dans l’image. C’est une des caractéristiques de Calacas…
La présence du cheval ressort d’autant plus que l’être humain est désincarné; c’est un squelette. Il y a une certaine tension due à la proximité du cheval et de ce que génère l’animalité du cheval. Dans le Centaure, c’est le contraire. Je parvenais par un travail de respiration à mettre le cheval dans un état de calme, de décomposition du mouvement, d’énergie à partir du vide.
Dans Calacas, le cheval, à l’inverse, doit être utilisé pour son énergie vitale puisque l’être humain n’a plus que la structure. Celui qui a l’énergie vitale dans Calacas, c’est le cheval, pas l’homme
Source : Bartabas (dossier de presse PDF)
Site internet : Bartabas

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