dimanche 12 janvier 2014

La face cachée d'Hiroshima

MAJ de la page : Little Boy




Kenichi Watanabe, La face cachée d'Hiroshima (Japon, 2011)

L'héroïne de Marguerite Duras n'avait rien vu à Hiroshima. D'autres, très nombreux, continuent d'associer à la cité martyre la doctrine du « mal nécessaire » : les deux bombes atomiques lancées sur Hiroshima, puis Nagasaki, les 6 et 9 août 1945, auraient été le seul moyen de contraindre les Japonais à la capitulation et d'épargner des centaines de milliers de vies. Sauf que les explosions de ces armes de destruction massive, voulues et conçues comme telles, ont servi des intérêts politiques, industriels, militaires et médicaux qui n'avaient rien d'humaniste, et qui ont abouti non seulement à un carnage épouvantable et prolongé (des dizaines de milliers de décès après blessures ou mystérieuses maladies), mais à une très cynique politique de censure et de propagande autour des effets des radiations.
Kenichi Watanabe, auteur du remarquable Le Japon, l'empereur et l'armée (2009), décrypte la collusion de ces enjeux avec une précision glaçante et des archives édifiantes. Parce que insuffisamment développé, le parallèle qu'il effectue en début et fin de film entre la destruction de Hiroshima et la catastrophe de Fukushima n'est pas sa meilleure idée. Mais le minutieux décryptage du projet Manhattan, qui fit violemment entrer l'humanité dans l'ère nucléaire, justifie à lui seul que vous lui consacriez votre soirée.
Source : telerama
Site officiel de Kenechi Watanabe : kamiproduction
Interview de l'auteur de Le Monde après Fukushima, (2013) : wikistrike

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...