dimanche 6 avril 2014

John Main

Né à Londres (1926-1982), d'origine irlandaise et catholique, John Main a été diplomate (en Malaisie) et professeur de droit avant de se remettre en question suite au choc du décès de son neveu. Il entre alors dans les ordres bénédictins à l'âge de 33 ans, et est ordonné prêtre quelques années après. A 47 ans il découvre des passages de Jean Cassien qui feront écho à son expérience de méditation hindoue, avant d'entrer dans les ordres, et lui inspirera une adaptation chrétienne, avec, notamment, la récitation du mot "Maranatha" ("Viens, Seigneur", qui est le dernier mot de la bible en Araméen).
Biographie par date : Méditation chrétienne

John Main a été initié à la méditation à l’époque où il travaillait dans l’administration coloniale britannique en Malaisie. Dans le cadre de ses fonctions, il fut amené à rencontrer Swami Satyananda, fondateur de la « Pure Life Society », qui menait une vie spirituelle consacrée au service des autres. John Main fut très impressionné par la sérénité et la sainteté de ce moine. Son devoir officiel accompli, ils se mirent à discuter de la prière, et particulièrement de la pratique du swami consistant à répéter un mantra pendant tout le temps de sa méditation. Très vite, John Main s’entendit lui demander si en tant que chrétien, il pouvait apprendre à prier ainsi. Le swami lui répondit en riant que cela ne pouvait que faire de lui un meilleur chrétien. (...)
Des années plus tard, il fut transporté de joie en découvrant la pratique que lui avait enseignée le swami dans les écrits de Jean Cassien, moine chrétien et Père du désert du IVe siècle après J.-C. Y était décrite « la pratique consistant à utiliser une seule courte phrase pour atteindre le calme nécessaire à la prière »
Source (et suite) du texte : Méditation chrétienne
Voir aussi la page : Laurence Freeman


Bibliographie :
- Méditer chaque jour et trouver la paix intérieur, Ed. Le Passeur, 2014
- Le Chant du silence, l'art de méditer, Ed. Mediaspaul, 2013
- Un mot dans le silence, un mot pour méditer, Initiation à la méditation chrétienne, Éd. Le Jour, 2011
- La méditation chrétienne, conférences, Ed. Méditation chrétienne du Québec, 1997
- La Mort, le Voyage Intérieur, conférences, Ed. Méditation chrétienne du Québec, 1994
- Le chemin de la méditation, Ed. Bellarmin, 2001
En ligne :
Divers textes : Méditation chrétienne (Canada)


La méditation est un moyen de parvenir à une réalité incommensurable au-delà de toutes les images. Le problème qui se pose à nous au cours de ce cheminement, c’est que nous devons contourner notre ego qui est le fabricateur suprême d’images, de nous-mêmes la plupart du temps, et dans une moindre mesure, des autres et même de Dieu.

Lorsque l’on commence à méditer, l’ego réagit immédiatement. Il rassemble ses forces en péril et pose la question : « Vas-tu perdre du temps à cela ? Quel progrès fais-tu ? À quoi arrives-tu ? » Si l’on est plutôt du genre obstiné et que l’on continue à méditer malgré ses sarcasmes, il essaiera probablement une autre tactique : « Tu fais ça merveilleusement bien, tu vas devenir saint, tu es fait pour la mystique »… Et c’est ainsi que l’ego se met à fabriquer à notre intention l’image de l’homme ou de la femme vraiment spirituelle. Très vite, cette image se brise et nous voilà revenus au point de départ. Il existe d’innombrables moyens par lesquels l’ego essaiera de nous décourager, de nous faire arrêter de méditer, car l’ego sait dès le départ que si nous méditons, si nous dépassons vraiment toute image pour atteindre la réalité, il… sera détrôné. Il perdra son pouvoir.

Alors, pourquoi faudrait-il méditer ? Je pense que nous arrivons tous, en fin de compte, à la réponse suivante : à des moments variables dans nos vies, nous avons tous voulu rechercher avec force la vérité, Dieu. La méditation répond à ce besoin… Ce que nous savons, je pense, c’est que nous avons tous essayé de prier, nous avons tous voulu prier, et nous avons tous échoué. Mais à un certain moment, nous arrivons à la conclusion que la sagesse que nous recevons de la tradition contemplative de prière est une sagesse qui transforme l’échec en triomphe. Le silence et la pauvreté dont nous faisons l’expérience en méditation deviennent dignes de foi. Nous savons que Dieu ne s’analyse pas. Nous savons qu’avec nos esprits limités, nous ne comprendrons pas l’infinitude de Dieu. Mais nous savons aussi, ou du moins nous commençons à le soupçonner vaguement, que nous pouvons faire l’expérience de l’amour de Dieu pour nous… Ce savoir qui vient de l’expérience nous enseigne aussi que les images fabriquées par l’ego, qu’elles soient d’impuissance ou de sainteté, doivent toutes être abandonnées. Aucune ne peut être prise au sérieux…

La réussite et l’échec cèdent la place à ce que l’expérience de la méditation nous a amenés à connaître comme vrai : la mort et la résurrection. Chaque fois que nous nous asseyons pour méditer, nous mourons à nous-mêmes et nous ressuscitons au-delà de nos limitations dans la vie nouvelle en Christ. Nous savons que c’est sa vie en nous, son Esprit qui habite en nos cœurs, qui est réel et l’énergie essentielle de notre croissance. Nous savons aussi que nous ne réaliserons pleinement notre potentiel que si nous sommes enracinés dans cette réalité, enracinés dans cet amour et vivants par sa force. Nous avons à apprendre à dire notre mot de prière. Nous avons à apprendre comment le dire du début à la fin de notre méditation. Nous avons à comprendre que c’est la discipline quotidienne qui, finalement, ôte les masques de l’ego. Une fois démasqué, il disparaît. Il ne faut pas être impatient ou abattu. Il faut dire le mot de prière, avec foi, jour après jour. Réussite ou échec n’auront plus d’importance. La seule chose qui compte est la réalité de Dieu, la réalité de sa présence dans notre cœur…
Extrait de : Au delà des images (Beyond All Images)
Source du texte : Méditation chrétienne

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