samedi 8 novembre 2014

La Terre des Peaux Rouges



Jean-Claude Lubtchansky, La Terre des Peaux Rouges (France, 2001)

2 000 tribus d’Indiens peuplaient le continent américain avant que celui-ci ne soit “découvert” par les Européens. Chasseurs, cueilleurs, pêcheurs vivaient en paix selon un syncrétisme religieux régi par les éléments naturels. Ce beau documentaire retrace l’histoire d’un génocide et d’un bouleversement culture .
Au commencement il y a les Indiens. Au XVIe siècle, les premiers missionnaires, établis à l’est du continent nord - américain nouent des relations amicales avec les Hurons et les Algonquins. Puis, avec l’arrivée des trappeurs et des soldats, de nombreuses tribus prennent peur et fuient. L’offensive européenne commence véritablement au XVIIe siècle. Guerres et épidémies déciment alors les Indiens. Les blancs s’approprient les terres sous prétexte que les Indiens ne les cultivent pas ; or, ceux-ci n’ont aucune notion de la propriété privée… Le documentaire a été réalisé en étroite collaboration avec l’historien Philippe Jacquin et s’inspire de son livre La terre des Peaux-Rouges. Masques, totems et autres objets rituels donnent un aperçu de la culture amérindienne. Peintures, croquis et dessins des XVIe et XIXe siècles montrent l’euphorie de la conquête, la désolation des batailles.
Ethnocide et rencontre de cultures
La photo sépia d’un Indien orné de plumes, debout au bord d’un précipice, qui se superpose à une prise de vue en couleur d’un aigle en vol : cette première image suggère l’osmose entre les Indiens et la nature. Le documentaire s’achève sur un plan des Black Hills, les montagnes sacrées, désertées par les esprits, qui laissent place aux portraits des présidents américains sculptés dans la roche… Le génocide des Indiens d’Amérique qui, en quatre siècles, sont passés de 7 millions à 400 000, se double d’un ethnocide. Le documentaire de Jean-Claude Lubtchansky, sans ignorer les massacres humains, souligne la destruction culturelle. Pour les Indiens, le sol est fait de la poussière des os, de la chair et du sang des ancêtres, et le serpent apporte la pluie. L’arrivée des blancs, avec leurs armes à feux et leur notion de propriété, brise cette harmonie avec la nature. Mais elle inaugure aussi une expérience sans précédent de confrontation entre les cultures et de réflexion sur l’Autre. Deux officiers du jeune gouvernement américain, chargés en 1804 d’explorer les terres qui s’étendent jusqu’au Pacifique, livrent une description appréciable des traits culturels des “sauvages” – selon leur vocabulaire évolutionniste d’un autre temps – qu’ils observent.
Source : Arte

Voir aussi : L'Amérique et ses peaux rouge, entretiens avec André Kaspi, historien et Fabrice Delsahut, historien (RTS, 2012)


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