mardi 24 février 2015

Comprendre l'Etat d'Israël (sans confondre juifs et sionistes)



Comprendre l’État d’Israël avec Yakov Rabkin (AgenceinfolibreTV, 21.10.2014)

"Le terme antisémitisme a beaucoup changé de sens (dans l'histoire). Je trouve très dangereux que l'antisémitisme soit souvent utilisé pour décrire l'antisionisme. Selon cette logique les rabbins ultra-orthodoxes étant les gens les plus antisionistes devraient être antisémites (ce qui est absurde)."



L'invité du Grand Direct - Yakov Rabkin (i24news FR Israël, 2014)


Yakov M. Rabkin, né en septembre 1945 à Leningrad (Union soviétique), est un professeur d'histoire contemporaine et un écrivain canadien d'origine russe.
Chimiste de formation, titulaire d'un doctorat en Histoire des sciences (1972) de l'Académie des sciences de Russie à Moscou, il quitte l'Union soviétique en 1973. Il passe brièvement par Vienne et Israël, où il étudie le judaïsme et devient religieux (Baal techouva), puis s'installe à Montréal (Québec), où il obtient un poste de professeur à l'Institut d'histoire et de sociopolitique des sciences de l'Université de Montréal. À la disparition de l'Institut (1988), il est intégré au département d'histoire à l'Université de Montréal.
Source (et suite) du texte : wikipedia
Bibliographie :
- Au nom de la Torah : Une histoire de l'opposition juive au sionisme, Presses de l'Université Laval,‎ 2004.
- Comprendre l'état d'Israël : Idéologie, religion et société, Écosociété,‎ 2014
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Compte rendus de son premier livre : Au nom de la Torah : Une histoire de l'opposition juive au sionisme
par Jacques Gutwirth, ASSR, 2005

« Les critiques judaïques du sionisme reflètent toutes des convictions théologiques profondes. Le sionisme touche directement à la foi en une rédemption messianique » dit l’A. (p. 13). Il rappelle que le sionisme prend ses origines, vers la fin du XIXe siècle parmi des juifs assimilés qui ressentent malgré tout bien des discriminations dans leur société respective (Autriche-Hongrie, Russie). Mais la volonté du retour en Terre sainte heurta dès le départ la plupart des juifs religieux, car un tel objectif allait à l’encontre du retour massif (des émigrations individuelles sont admises) promis par Dieu, qui ne doit se produire qu’à l’ère messianique. S’y ajoutait le laïcisme manifeste de la plupart des dirigeants sionistes. En fait le sionisme était un mouvement modernisateur rejetant la tradition juive qui accepte l’« exil », la « dispersion » ; ceux-ci datent, il est bon de le rappeler, de bien avant la disparition des royaumes de Juda et d’Israël, notamment de l’époque babylonienne (six siècles avant l’ère chrétienne). Assurément l’idéologie sioniste magnifie le passé biblique, utilise des symboles judaïques traditionnels et reprend le rêve millénaire de « l’an prochain à Jérusalem ! », comme on le proclame en certaines occasions religieuses solennelles. En effet, pour les sionistes, malgré le laïcisme de leurs premiers leaders, la religion judaïque et l’histoire biblique sont essentielles car elles offrent la légitimation indispensable quant aux « droits » des juifs sur la Terre d’Israël. L’A. rappelle qu’en 1890, aux débuts du sionisme, à peine 5 % de la population en Palestine était juive (24 000 personnes en 1882, comme le confirme l’article sur la démographie en Israël de l’Encyclopaedia Judaica), alors que Herzl, le fondateur du sionisme, décrit le nouveau mouvement comme celui « d’un peuple sans terre pour une terre sans peuple ».

Par ailleurs les sionistes vont ériger une manière d’être juif et un judaïsme axés sur le nationalisme, ce qui va totalement à l’encontre de l’optique traditionnelle. « ... En opérant une rupture délibérée avec la tradition juive, le système d’éducation sioniste depuis ses débuts fait la promotion de la force, de la capacité de s’affirmer, de la combativité » (p. 44). Au système des valeurs propres au judaïsme - la miséricorde et l’humilité - le sionisme a substitué les idéaux propres à bien des nationalismes -  l’égoïsme et la fierté nationale. La tradition religieuse depuis deux millénaires est plutôt pacifiste et s’oppose à la lutte armée. Les rabbins antisionistes puis anti-israéliens, autant orthodoxes « classiques » que hassidiques, et même libéraux, sont favorables aux compromis plutôt qu’à une confrontation avec des populations et des autorités hostiles. Il est évident que pour cette petite minorité – ils étaient largement majoritaires au début du sionisme – la politique intransigeante d’un Sharon est inacceptable. (...)

Mais le reproche essentiel des ultra-religieux est essentiellement que la fin de l’exil parmi les nations ne puisse venir que de Dieu. Le Talmud (Traité Ketuboth) rapporte trois serments prêtés par les juifs avant leur dispersion : ne pas acquérir une autonomie nationale, ne pas rentrer en masse et d’une façon organisée dans la Terre d’Israël, ne pas se rebeller contre les nations.
Ces trois serments acquirent un statut légal vers la fin du Moyen Âge. (...)

L’A. rappelle aussi que parmi les ardents partisans du sionisme, il y a aujourd’hui d’influents groupes chrétiens évangéliques, notamment aux États-Unis (...).

Source (et suite) du texte : Archive de Sciences Sociales des Religions (PDF)
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Source de la guerre Palestine / Israël par Yakov M. Rabkin (Reportage Palestine, 10.11.2014)

"La solution serait de vivre comme tout le monde dans des voisinages mixtes, au sein d' un seul Etat, et surtout compenser ceux qui ont perdu leur propriété, leur terre, leur maison," 



Tout le monde en parle Rachad Antonius/Yakov Rabkin (ICI Radio-Canada TV, 2014)


Voir aussi les pages :  Comment le peuple juif fut inventé (Shlomo Sand) / Einstein et le sionisme / Deffamation (Yoav Shamir) / American radical (Norman Finkelstein) / Palestine, histoire d'une terre (Simone Bitton) / Theodor Herzl, judéophobe, antisémite, fondateur d'Israël (Ména'hem Garélik) / Les Haredim ("Craignants-Dieu") antisionistes  / Identité juive pluriel (Gilad Atzmon) / Dumas VS Valls

1 commentaire:

  1. Après avoir écouté M.Rabkin, je me demande, heureusement qu’il est prof d’histoire et pas médecin. Imaginez, s’il était médecin il vous direz, même si vous n’avez pas le cancer qu’il faudrait le croire parce qu’il est médecin...Il saute la partie de l’histoire qui nous explique les alliances du grand mufti de Jérusalem et le régime nazi.

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